L’Ape musicale

rivista di musica, arti, cultura

 

Indice articoli

 

On ne s’ennuie pas

par Susanne Krekel

The Rake’s Progress de Stravinsky entusiasme le publique au Gärtnerplatztheater de Munich.

Munich, le 21 octobre 2022 - On ne s’ennuie pas au Gärtnerplatz, quel que soit le programme. Une équipe pleine de fantaisie qui traduit les musiques les plus diverses en images et lumières.

Ce soir, tout commence à la campagne, dans la grange du père Truelove, dont la fille Anne est amoureuse deTom Rakewell, jeune et sans le sou. Dans l’entrée ouverte de la grange nous voyons le ciel lumineux d’un jour de printemps et les deux jeunes gens chantent la saison et leur amour. Gyula Rab interprète ce Tom, et on doit le dire tout de suite, il est merveilleux. Sa voix claire et lumineuse va suivre son personnage dans tous ses développements, toujours en phase avec ses partenaires et l’orchestre. La partie est également exigeante aussi en ce qui concerne le jeu de scène, et le jeune ténor s’en acquitte admirablement. Le fait qu’il soit aussi agréable à regarder ne gâche en rien le mérite de sa prestation. Face à lui, Mária Celeng dans le rôle d’Anne semble d’abord un peu contrainte, mais sa voix va se libérer peu à peu et nous faire entendre ce son plein et chaleureux qu’on lui connaît. C’est donc le printemps, la vie est belle, mais Papa Truelove (Holger Ohlmann) voudrait que Tom entre dans une banque dans la cité ce dont lui n’a pas du tout envie. Et là, le ciel se couvre dehors, et Nick Shadow fait son entrée. Shadow déclare à Tom qu’il a hérité une fortune, Tom fait de lui son manager et lui demande ce qu’il voudrait comme salaire. Shadow veut faire les comptes en un an et un jour, on connaît la formule, on sait à qui on a affaire, on a compris ce nom. Les noms, d’ailleurs, choisis par le grand poète W.H. Auden, qui a signé ce libretto, sont si parlants qu’on a déjà presque compris l’intrigue avant que celle-ci ne commence. C’est Matija Meić au baryton volatile et puissant qui incarne Shadow avec exactement ce qu’il faut d’ironie diabolique. Arrivé à Londres, Tom devient effectivement une star, il a appris les bases de la vie de libertin, et néanmoins, le mot „amour” le touche encore. Entretemps, Anne, est partie à sa recherche. Shadow convainc Tom de se marier à une autre star, Baba la Turque, une femme barbue. Fabuleuse aussi, Anna Agathonos. Ils sont sur le point de se produire au Marquee Club de Londres, lorsque Anne les surprend. Dans un duo touchant, Anne et Tom se séparent. De retour chez Tom, Baba parle sans cesse et Tom finit par l’endormir en la droguant. Il lui met un lampadaire sur la tête et s’endort à son tour. Quand il se réveille, Shadow lui montre ce dont il a rêvé : une machine qui transforme des pierres en pain. Tom y voit une façon de se racheter pour ses péchés et tous deux partent à la recherche de financiers pour ce projet. - Finalement, Tom se voit ruiné et ses biens sont vendus aux enchères. Anne arrive et Baba lui conseille de suivre Tom puisqu’elle l’aime encore. Finalement, dans un cimetière, Shadow va se révéler à Tom et demander son âme comme son dû. Dans un dernier volte-face du livret, Tom a la vie sauve, mais Shadow le condamne à la folie. Anne le trouve dans l’asile des fous, lui chante une dernière berceuse et le laisse à son sort. Tom meurt entouré de aliénés, dans les bras du docteur. Dans un épilogue, les personnages s’adressent au public et lui expliquent la morale de l’histoire.

Émotions profondes, ironie et humour à l’anglaise, airs et duos touchants, ensembles énergiques, chœurs et scènes de ballet - il y a de tout dans cet opéra. Avec maintes citations et références à ses grands prédécesseurs, bien que parlant son langage musical bien à lui, Stravinsky a en quelque sorte reconstitué un univers musical, éclaté par les courants modernes et par la catastrophe de la guerre.

Adam Cooper situe l’histoire dans la Londres des années Punk et Thatcher, le mythique Marquee Club sert de décor à une scène, avec le chœur et les danseurs du théâtre dans un ballet punk des plus admirables, admirables aussi les costumes superbes et efficaces d’Alfred Mayerhofer. Lors de la vente aux enchères, on le retrouvera habillés en deux-pièces couleur bonbon, et le vendeur en habit gris (Juan Carlos Falcón) anime la scène avec une énergie frénétique. Parmi le personnel nous trouvons aussi quelques personnages muets, deux belles dames aux jambes interminables dans des costumes fort suggestifs, ainsi qu’un majordome à l’air désapprobateur. Ajoutons à cela les décors efficaces et esthétiques de Walter Vogelweider, la direction d’orchestre énergétique de Rubén Dubrovsky: voilà tous les ingrédients pour une soirée à l’opéra comme nous l’aimons. Non, on ne s’ennuie pas au Gärtnerplatz!

 


Vuoi sostenere L'Ape musicale?

Basta il costo di un caffé!

con un bonifico sul nostro conto

o via PayPal

 



 

 

 
 
 

Utilizziamo i cookie sul nostro sito Web. Alcuni di essi sono essenziali per il funzionamento del sito, mentre altri ci aiutano a migliorare questo sito e l'esperienza dell'utente (cookie di tracciamento). Puoi decidere tu stesso se consentire o meno i cookie. Ti preghiamo di notare che se li rifiuti, potresti non essere in grado di utilizzare tutte le funzionalità del sito.